Mark Knopfler - Zénith Caen le 27 juin 2013
C’est en 1978 que j’ai découvert par le plus grand hasard Dire Straits. Mon grand plaisir était d’acheter des disques d’artistes que je ne connaissais pas. J’ai pris la pochette du premier album en mains et j’ai « senti » que c’était bien. Je ne me suis pas trompé. Le premier album de Misère Noire regorge de pépites tels « Water of Love », « In the Gallery », « Southbound Again » et bien sur le mégatube interméga ultra planétaire, « Sultans of Swing ». Il fallait oser sortir ce genre de rock en pleine période punk. Le pari a été gagné. Les influences de Knopfler sont Dylan, JJ Cale mais aussi Springsteen (écoutez Romeo and Juliet et Jungleland).
De ce jour, j’ai suivi la carrière du groupe mais inexplicablement, je ne l’ai jamais vu jouer live. Knopfler a mené son groupe jusqu’en 1992, bien que la date officielle de séparation soit 1995. Apparemment Mark n’en pouvait plus. Il entame une carrière solo brillante, certes, mais qui connaît moins le succès que Dire Straits. Son dernier album en date (un double album), « Privateering », sort le 3 septembre 2012. Un album magnifique, comme souvent le cas avec Mark Knopfler. S’ensuit une longue tournée qui est passée par Caen le 27 juin 2013.
Il ne fallait pas être en retard car c’est à 19h59 que la canadienne Ruth Moody entre sur scène avec sa guitare et son groupe. Quarante minutes remarquables avec la belle de Manitoba qui a « passé un an à Ouistreham quand elle était toute petite ». Elle était très émue quand elle nous a raconté cet épisode de sa vie. Une très belle voix, entourée de trois excellents musiciens. On retiendra la sublime reprise acoustique de Springsteen, « Dancing in the Dark ». Sinon ses propres chansons comme « Cold Outside », « Life Is Long » (où elle a essayé sans succès de faire chanter le public, « vous chantez bien ! ») tiennent largement la route. On retrouve Ruth (et en plus elle est jolie !) au côté merchandising pour signer ses albums (un gros succès lors de ces signatures). Quelle sourire !
Les musiciens entrent un par un sur scène, Mark arrive avec sa guitare sous les acclamations d’un public déjà conquis. Le très entraînant « What It Is » entame le show. Un son limpide, clair et huit musiciens d’exception qui ont une envie de jouer qui ne se dément pas avec les années. « Corned Beef City » et « Privateering » sont à la hauteur de ce début de concert. Flûtes, scottish pipe, violon sont de sortie. La plupart de la soirée résonnera au rythme irlandais. Ce qui frappe chez Mark Knopfler, c’est sa modestie et sa capacité à s’effacer et à laisser place aux autres. On en oublie parfois qu’il est là, tant il permet à ses musiciens de prendre le devant de la scène. Il faut avouer que les sept gars qui l’accompagnent sont exceptionnels. Ils passent d’un instrument à l’autre (flûte, violon, guitare, scottish pipe, ukulele, et j’en passe…) avec toujours la même dextérité. Proprement ahurissant. Parmi ces ténors on retrouve le fidèle Guy Fletcher, déjà présent aux claviers dans Dire Straits. Cependant, bien sur, les spectateurs du Zénith n’ont d’yeux que pour leur héros Mark, ovationné tel un dieu du stade toute la soirée. L’anglais se mettre affable, souriant, drôle et prouve qu’il reste l’un des plus grands guitaristes de tous les temps. Un prodige. Un génie au mettre titre qu’un Mozart ou un Beethoven. Les titres passent et sont tous aussi beaux les uns que les autres : « Father and Son », « I Dig Up A Diamond »…jusqu’au spectaculaire « Romeo and Juliet », magnifique de sobriété. A l’image de toute la musique de Mark. C’est cela qui doit plaire au public, ici tout est sobre, efficace, pas d’artifice, pas de surplus, pas de feu sur scène. De la musique, de la musique et encore de la musique. Comme un écrivain qui en vient aux faits.
Le guitar hero (je pense qu’il ne doit pas aimer le terme) présente ses musiciens lors de l’entraînant « Postcards from Paraguay ». Le concert se termine avec un royal « Telegraph Road ». Je vous assure que pendant dix minutes on n’a pas entendu une mouche ou un pet dans la salle malgré les six mille spectateurs. Nous étions tous béats d’admiration et d’éblouissement à la dernière note de ce morceau intemporel.
Bien sur le groupe revient pour un « So Far Away » énergique et un irlandais « Piper to the End » de derrière les fagots.
Au final, deux heures de féerie, d’enchantement. Une parenthèse prodigieuse dans ce monde de brutes. On peut très bien être un virtuose sans se la jouer ni tirer la couverture à soi. Mark Knopfler en est l’exemple vivant. Ces deux heures valaient le coup d’attendre trente-cinq ans.
La soirée fut douce comme une Knopfler de lotus.
Franchement, pourquoi veut-on que je m’intéresse à la jeune génération quand celle-ci a encore tant à offrir ? On en redemande encore des soirées Markantes comme celle-là.
(Mark Knopfler & Emmylou Harris cover)(with Ruth Moody)
· Seattle
(with Ruth Moody)
(with Ruth Moody)
(Dire Straits song)
(Mark Knopfler introduced the musicians)
(Dire Straits song)
· Encore:
(Dire Straits song)
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