Bob Dylan - Rough And Rowdy Ways
Je ne vais pas vous faire l'affront de vous présenter Bob Dylan, la légende aux soixante ans de carrière. A près de quatre-vingt ans, Dylan sort son trente-neuvième disque studio. Et je vous le dis d'emblée, vous aurez besoin de plusieurs écoutes pour apprécier à sa juste valeur ce Rough And Rowdy Days, premier album de chansons originales depuis 2012 et Tempest. Il faut savoir lui porter beaucoup d'attention. A la musique et bien sûr aux textes.
Il est toujours question de temps qui passe, de nostalgie. Et comme toujours, Bob Dylan sait s'entourer puisqu'on retrouve aux guitares, hormis Bob, Charlie Sexton et Bob Pritt, à la batterie, Matt Chamberlain et Benmont Tench, Alan Pasqua et Fiona Apple parmi les musiciens invités. Ce n'est pas parce que l'américain a le regard tourné vers le passé que sa musique d'aujourd'hui n'en est pas moins intéressante.
En ouverture de l'album, I Contain Multitudes est une ballade, sur laquelle la voix de Bob se fait moins nasillarde que par la passé. Le tout dans une ambiance un peu tex-mex, texane, avec la superbe steel guitar du multi-instrumentiste Donnie Herron. False Prophet est un blues aux nombreuses guitares et la voix grave de Dylan sied parfaitement à ce genre de musique. Le blues n'est pas loin non plus dans My Own Version Of You. Un blues à la basse lourde et au rythme hypnotisant. Et encore un long texte comme souvent.
On revient à la ballade avec I'Ve Made Up My Mind To Give Myself To You. Une chanson poignante, aux choeurs nostalgiques, qui pourrait tenir de bande originale d'un film sur les années 60. Plus qu'une ballade, une valse lente. Une voix fragile sur des choeurs éthérés. Réellement magnifique. Quant à Black Rider, c'est une complainte magnifique, sombre, noir mais tellement lumineuse.
Goodbye Jimmy Reed est un blues à la sauce Chicago. Encore une façon musicale de rester dans les années 60. Et quand le Zim sort son harmonica, c'est que l'ambiance est là. La voix rauque est digne des plus grands bluesmen. Un blues, un vrai blues.
Mother of Muses est une merveille. Voix fragile, guitares acoustiques se baladant sur une rivière de sons. De la poésie à l'état pur. Et l'on comprend pourquoi Bob Dylan a été Prix Nobel de Littérature en 2016. Crossing The Rubicon est encore un blues, classique, sur lequel la voix du Zim est parfaite. Key West (Philosopher Pirate) est un hymne à la ville de Key West en Floride, un paradis terrestre où il fait bon vivre. Des guitares acoustiques, le doux souffle d'un accordéon (Donnie Herron), et le temps qui passe.
On passe le second CD et on découvre Murder Most Soul, morceau de... presque dix-sept minutes qui parle de la fin de l'innocence dans les années 60 après l'assassinat de JF Kennedy. Des touches de piano, le violon (encore et toujours Donnie Herron). L'Amérique si puissante et sûre d'elle vacille sur son socle. Pendant dix-sept minutes, on change d'époque. Et là on comprend combien Bruce Springsteen doit à Bob Dylan. Fragilité, onirisme, prières, et paroles qui à elles seules pourraient faire l'objet d'un livre ou d'un film.
Cette chanson est la seule et unique chanson du second CD. Quand le CD s'arrête, on revient avec regrets en 2020. On quitte soixante-dix minutes de nostalgie, la voix de Dylan, le piano et le violon.
Je ne sais pas comment vous vous sentirez après la première écoute. Des interrogations vous viendront sûrement. Alors vous repasserez le disque et vous saurez alors que c'est un disque d'un autre temps, un temps que nous aimions et qu'on aime savoir encore vivant aujourd'hui.
xavierem sur Festival de Beauregard, 2 juillet 2016
Et je peux vous le dire: j'y étais! J'ai été frappé par l'att...
xavierem sur Jour 2
Je garde pour l'édition Beauregard 2016 une place spéciale dans mon coeur...
xavierem sur AccorHotels Arena, Paris 13 juillet 2016
Bonsoir. J'étais à ce concert et je ne peux qu'adhérer à votre com...
MICKAEL sur AC/DC Tours de France 1976-2014 LES BONUS
Bonjour,je cherche à acheter le 1er livre noir TOUR DE FRANCE.Auriez-vous "un f...
NONO sur Les années 80
Magnifique. Comme toi, j'ai commencé à 16 ans par AC/DC Montpellier Palai...
xavierem sur Zénith Caen le 27 juin 2013
J'étais à ce concert (six jours, auparavant, Elton John au même endroit)...
xavierem sur Les années 80
Vous avez un beau palmarès en matière de concerts. Je suis né dans les année...
Musée du Rock - François Schotte sur Autoportrait
Bravo pour votre excellente chronique. De mon côté j'ai consacré une de ...
loonaud sur Les années 80
Mon premier concert, comme toi, C'est ACDC avec Judas à la Villette, (j...
NïK sur Interview
ALERTE DETERRAGEJe viens de (re)découvrir Mike Tramp (j'ai beaucoup écout...
Soyez le premier à laisser un commentaire !